Ethicajou - Commerce équitable au Sénégal - cajou

Une filière inédite construite avec les producteurs

Partenaire depuis 2020

Ethicajou est une entreprise sociale qui réunit à sa création trois coopératives de producteurs - FECEB, FDPAK, N’Galu - une ONG, Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières, et Ethiquable. Ce format d'association n'est pas voué à durer. À terme, seules les coopératives détiendront le capital de l'entreprise.
située à Kolda en Casamance
Coopérative N’Galu : une coopérative de 50 femmes qui collectent et transforment déjà artisanalement la noix de cajou 
FECEB - Fédération des champs écoles de Birassou avec 400 producteurs 
FDPAK : Fédération des Producteurs d’Anacardes de Kolda avec également 400 producteurs

Sur le terrain

Ce projet est suivi par Arthur Gautier, agronome ETHIQUABLE, basé à Paris, en charge du suivi des organisations paysannes en Afrique du Sud, au Burkina Faso, en Inde, au Népal, au Laos, au Vietnam et des groupements de producteurs français de céréales dans le cadre de notre démarche Paysans d'Ici.

arthur agronome ethiquable

Les produits

C’est à Kolda en Casamance, une région assez pauvre du Sénégal que l’ONG AVSF a identifié dès 2018 les besoins nourrissant le projet Ethicajou. Cette région loin du pouvoir central est assez oubliée. Les besoins en création d'emploi y sont très forts.

La noix de cajou à kolda est un symbole des déboires de la mondialisation. La région est propice à la culture de l'anacarde, mais la noix de cajou n’est pas décortiquée dans le pays. Le Sénégal produit environ 35 000 tonnes de noix de cajou par an et il n'existait qu’une seule usine de transformation.

 Les noix sont achetées par des entreprises vietnamiennes ou chinoises qui les transforment ensuite en Asie dans des conditions désastreuses pour la santé des ouvriers, avant de les envoyer sur les marchés européens.

Au total, un double désavantage : ce type de filière confisque aux familles paysannes la plus-value importante qu’elles pourraient tirer de la transformation, tandis que la marchandise fait le tour du monde avant d’arriver aux clients finaux, participant à l’augmentation des gaz à effets de serre.

Redonner leur place aux producteurs dans la filière, créer de la valeur ajoutée, impulser une dynamique économique en limitant l’impact carbone sont les 3 piliers du l'entreprise sociale Ethicajou.

Un statut inédit dans le domaine des filières alimentaires qui réunit trois coopératives de producteurs - FECEB, FDPAK, N’Galu - une ONG, Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières, et une entreprise coopérative : Ethiquable.

Impulser une dynamique en faveur des producteurs

L’entreprise Ethicajou achète l’anacarde certifiée bio et équitable aux producteurs, fait travailler les transformatrices de la coopérative Ngalu leur permettant des emplois certes saisonniers mais générateurs de revenus plus stables.Notre scop achète enfin les noix de cajou pour les vendre via le commerce équitable. Parallèlement à Ethicajou, les transformatrices de Ngalu continuent de transformer l’anacarde pour fournir le marché local.

Avant le projet
Les coopératives vendaient des noix bruts à des intermédiaire pour être décortiquées en Asie
Avec Ethicajou
Les noix sont décortiquées dans l’atelier construit avec les producteurs
La production est certifiée équitable et bio avec une garantie de traçabilité totale des parcelles aux produits exportées

Filière cajou bio et équitable au Sénégal

La transformation de l’anacarde suit plusieurs étapes qui permettent d’extraire la noix de cajou de son enveloppe et de la rendre comestible. Le décorticage nécessite d’abord de faire bouillir les noix, afin de retirer une partie de l’acide « anarcadique » qui attaquent la peau, ce qui facilite son extraction. Ethicajou a opté pour une automatisation de cette étape qui s’avère très pénible quand elle est manuelle, afin de rentabiliser le processus. Le dépelliculage est la deuxième étape : les noix sont placées dans un four pour subir un choc thermique puis les transformatrices munies de gants et d’huile, enlèvent à la pellicule à la main, ce qui demande expérience et dextérité. Enfin, les noix peuvent être séchées ou torréfiées.

La chaleur nécessaire à ces étapes sont produites avec les déchets et les coques des anacardes, grâce à un four à pyrolyse spécifiquement adapté et conçu sur mesure, permettant d’éviter l’utilisation de bois et la déforestation ; la chaleur est aussi réutilisée grâce à un savant circuit, afin d’économiser l’énergie.

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Un projet triplement bénéfique

Plus-value environnementale :

• impact écologique : les anacardiers permettent de limiter la progression du désert

• éco-construction : l’atelier de décorticage a été construit avec des matériaux écologiques et le four à pyrolyse utilise les coques de noix de cajou comme combustible. Les coques ne sont plus un déchet mais une ressource renouvelable qui se substitue  aux bois.

• réduction de l’impact carbone : les noix de cajou sont décortiquées sur place et parcourent beaucoup moins de kilomètres que lorsqu’elles sont décortiquées au Vietnam.

Plus-value sociale :

• création d’emploi : l’atelier emploie 100 personnes essentiellement des femmes, ce qui leur assure indépendance financière avec des revenus réguliers et stables 

• juste rémunération : des prix équitables de 20% supérieure aux prix du marché qui sont stables dans le temps pour construire des projets de moyen et long terme 

• création de valeur ajoutée : des revenus supplémentaires dégagés par la transformation dans l’atelier 

Plus-value qualité :

• les noix de cajou cultivées par les coopératives sont de grande taille avec un bel aspect et un très bon goût de cajou qu’on ne retrouve pas toujours sur toutes les origines 

• La filière est labellisée 100 % bio et équitable et tracée du champ à l’assiette ! 

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Un financement partagé pour des revenus amplifiés

L’originalité du projet tient dans sa construction financière. Le capital de l'entrepris sociale Ethicajou est partagé entre les 3 acteurs

•50% pour les 3 coopératives de producteurs
•30% pour l'ONG AVSF
•20% pour la Scop Ethiquable

Les producteurs sont aux commandes de leur atelier puisque majoritaires au Conseil d’administration avec 2 représentants pour chaque coopérative.

À terme, Ethiquable et AVSF se retireront du projet pour transmettre l’entreprise aux producteurs. Dans notre vision du commerce équitable, nous souhaitons que les producteurs soient pleinement autonomes, en capacité de démarcher eux-mêmes leurs clients et exporter en direct. Une logique à contre-courant des filières alimentaires traditionnels où les acteurs de l’aval, principalement Européens, sont le plus souvent propriétaires de l'unité de décorticage des cajous et maîtrisent ainsi l'approvisionnement de leur marché.

Les sociétaires d’Ethicajou se sont également fixés pour objectif la formation d’un réseau de 30 leaders choisis parmi les organisations paysannes, dont au moins 30% de femmes, capables de relever le défi de la gestion totale de la filière et de leur entreprise à moyen terme : suivi de la production, conduite de l’usine, gestion financière, relations commerciales, etc. Il s’agit de mettre en place un dispositif de formations mensuelles, visites et échanges avec d’autres entreprises sociales.

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