Ajouter un commentaire

Comme ceux du cacao, les cours du café s’envolent…

Publié le 12 novembre 2024 - Dernière mise à jour le 27 juin 2025
majomut ethiquable café Mexique

En 2023, les cours du café étaient autour de 180 USD/sac, puis sont montés progressivement en 2024 à 240 USD/sac. À cause d’une mauvaise récolte attendue au Brésil, les cours du café viennent de prendre leur envol pour atteindre 312 USD/sac le 27 novembre 2024. Soit une augmentation de 30 % en moins d’un mois.
 

Pour le café comme le cacao, les mêmes causes donnent les mêmes effets.

Le changement climatique provoque de mauvaises récoltes et les stocks mondiaux sont au plus bas. L’offre est concentrée dans quelques grands pays producteurs où règnent les cultures intensives. Les prix flambent parce que ces systèmes de production ultra-spécialisées, en Côte d’Ivoire et au Ghana pour le cacao, au Brésil et au Vietnam pour le café, s’avèrent trop peu résilients face au changement climatique.
 

Les cours du café ont toujours été marqués par une forte volatilité.

Aux longues périodes de prix très bas qui durent 5 à 10 ans, succèdent des envolées spectaculaires des cours mondiaux, causées par la chute de l’offre et l’abandon des caféières par les producteurs du fait même de prix trop bas.

Après la fin de l’Accord International sur le Café (AIC) en 1989, les prix dévissent dans la décennie 90.

25 millions de producteurs de café sont précipités dans la pauvreté. Le commerce équitable labellisé s’impose à ce moment-là, justement pour répondre à cet enjeu.
 

Ces effondrements des cours se sont répétés inlassablement.

Souvenez-vous, début 2000, les prix étaient tombés au plus bas, à 50 USD/sac, et n’ont pas dépassé 70 USD/sac durant plusieurs années. Rebelote en 2012, les prix sont restés au plus bas entre 100 et 120 USD/sac durant 8 ans. Avec de tels prix, les producteurs ne rémunéraient pas correctement leur travail et ne pouvaient vivre décemment du café.
 

Ce chaos des cours internationaux entraîne le chaos de la production agricole.

La volatilité des prix et l’insécurité économique poussent les producteurs vers des systèmes de production de type minier. Lorsque l’effondrement des prix survient, les producteurs abandonnent l’entretien des parcelles vieillissantes. Lorsque les prix s’envolent, les producteurs sont tentés de défricher une nouvelle forêt. Il est plus facile de miser sur le front pionnier que de réhabiliter les parcelles dégradées.
 

Comment lever le risque spéculatif ?

Les producteurs du commerce équitable sortent du tourbillon spéculatif :
-ils investissent dans leur parcelles, entretiennent les arbres (taille, renouvellement des caféiers, gestion des arbres d’ombrage…) et agissent sur la fertilité du sol pour un bénéfice à long terme,
- ils pensent leur agriculture sur le long terme, ils parviennent à pérenniser leur parcelle, à stabiliser leurs systèmes de production,
- Ils n’ont pas besoin de déforester de nouvelles parcelles.

Sans prix stables et rémunérateurs dans la filière aucune caféiculture durable ne pourra advenir.

 

D'autres articles sur le même thème
CAPTCHA
Merci de répondre à cette question pour prouver que vous n'êtes pas un robot.