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Cacao - un projet innovant pour soutenir la rémunération des producteurs et la production bio

Publié le 04 septembre 2025 - Dernière mise à jour le 09 septembre 2025
Des producteurs qui transforment leur cacao au Guatemala

Au Guatemala, des producteurs transforment leurs fèves en pâte de cacao

La toute première usine de transformation de fèves en pâte de cacao au Guatemala, détenue et gérée directement par des producteurs, a été inaugurée le 18 juin 2025 à La Tinta. Cette initiative novatrice a vu le jour grâce au soutien du commerce équitable.

Bilan carbone amélioré à l’export, 10 à 20 % de revenus supplémentaires pour les producteurs : cette unité inédite dans le pays s’inspire directement de l’expérience réussie, menée en 2021 avec notre partenaire péruvien, la coopérative Norandino au Pérou.

Dans le contexte très bousculé du marché du cacao, ces projets visent à redonner aux producteurs une place plus juste dans une filière historiquement très concentrée et déséquilibrée.

L'unité d'APDIP incarne un partenariat industriel fort, équitable, réfléchi, co-construit pleinement avec les organisations de producteurs. 

Transformation du cacao par les producteurs   Transformation du cacao par les producteurs

Jorge et Maria Fernanda aux commandes de la transformation des fèves
en pâte de cacao dans l'unité de transformation d'APODIP
 

Partager la valeur ajoutée dans la filière cacao
un modèle qui se diffuse

En 2021, la coopérative péruvienne Norandino, qui regroupe 7 000 producteurs, franchissait une étape décisive : l’exportation vers la France de ses premiers lots de pâte de cacao, destinés à la chocolaterie Ethiquable. À la clé : +15 % de valeur ajoutée supplémentaire et de nouveaux marchés potentiels pour l'organisation paysanne.

Quatre ans plus tard, c’est au tour de la coopérative guatémaltèque APODIP et de ses 1 100 producteurs de se lancer dans l’aventure. Eux aussi transforment désormais leurs fèves localement pour le marché européen.

Avec ces initiatives, nous continuons à déployer un modèle inédit dans le secteur : la première transformation du cacao directement dans les pays producteurs. L’objectif est clair : construire des filières autonomes et génératrices de valeur ajoutée sur place, au bénéfice des organisations paysannes.

Comme pour Norandino, l’atelier de transformation d’APODIP fonctionne en binôme avec notre chocolaterie de Fleurance, dans le Gers. C’est là que nous fabriquons nos tablettes de chocolat bio et équitables, à partir de pâte de cacao et non de fèves brutes. Ce choix reflète l’ADN de notre entreprise coopérative et le modèle de commerce équitable que nous défendons.

Avec cette nouvelle unité de fabrication, nous affirmons une fois de plus la cohérence d’un modèle engagé, durable et profondément transformateur.

Transformation du cacao par les producteurs

 

Un projet alimenté par les engagements
du commerce équitable

La coopérative APODIP vend sa production dans le cadre du commerce équitable à Ethiquable depuis 2018. Concrètement, cela signifie que ses 1 100 producteurs perçoivent un prix 15 à 25 % supérieur au cours international du cacao.

Depuis fin 2024, la flambée exceptionnelle du prix du cacao, doublée de fortes variations, met pourtant les organisations paysannes sous tension :

  • Leurs besoins en fonds de roulement pour collecter les fèves ont été multipliés par quatre.
  • Elles se retrouvent en concurrence directe avec des commerçants locaux travaillant pour les multinationales, capables d’offrir des prix séduisants.

C’est dans ce contexte relativement peu apaisé qu’APODIP a pu investir dans son unité de transformation.

Comment ? D’abord grâce aux contrats pluriannuels que nous avons noués avec APODIP. Ensuite par des prix équitables, toujours supérieurs au marché. Enfin, par un apport financier direct qui a donner aux banques la confiance nécessaire pour accompagner la coopérative.

Cet outil de transformation arrive donc au moment opportun. Il permet à APODIP de générer davantage de valeur ajoutée et de consolider à la fois la solidité économique de la coopérative et la résilience de ses membres face aux aléas du marché mondial.


Des producteurs qui transforment leurs fèves de cacao au Guatemala

Marvin Lopez, gérant de la coopérative APODIP, photographié durant l'inauguration
de l'usine de transformation de fèves en pâte de cacao

 

Le cacao synonyme de développement
pour une région marginalisée

La coopérative APODIP, fondée en 2003, s’est d’abord consacrée au café bio. Pendant dix ans, l’histoire s’écrit autour de ce grain. Mais en 2013, la rouille - un champignon dévastateur - décime les parcelles et met en péril sa survie. La coopérative vacille.

Sur les conseils de l'équipe d'agronomes d'Ethiquable, un nouveau chemin s’ouvre. APODIP choisit de diversifier ses revenus et se tourne vers la production de cacao bio. Cinq ans plus tard, en 2018, a lieu la première exportation de fèves aux conditions du commerce équitable.

Sept ans après ce tournant décisif, APODIP ne se contente plus de produire du cacao. Elle le transforme. Elle devient fabricante de pâte de cacao. Une marche supplémentaire, symbole de sa détermination.

Ethiquable a choisi d’accompagner ce projet pour ce qu’il représente : une filière à fort impact social qui crée de la valeur là où elle est produite, qui redonne force à des communautés rurales longtemps marginalisées et qui révèle le potentiel de la coopérative à s'imposer comme un acteur économique solide. Ici, où l’accès aux infrastructures publiques reste limité, la transformation locale du cacao ouvre la voie à des conditions de vie plus justes et durables.

Histoire de la coopérative APODIP


Ces derniers mois, la flambée des cours du cacao bouleverse l’équilibre économique. Dans ce contexte, le prix du cacao bio peut sembler moins attractif pour les producteurs.

Pourtant, le modèle coopératif d’APODIP joue son rôle à plein pour contrecarrer cette concurrence : il assure de meilleurs revenus à ses membres et les encourage à poursuivre leurs efforts dans la production biologique. Taille des arbres, rénovation des parcelles, pratiques agroforestières… autant d’investissements de long terme qui préparent l’avenir.

Et les résultats sont déjà visibles.

300 producteurs ont été formés à la fabrication d’intrants bio, des fertilisants naturels capables de nourrir les sols et de protéger les parcelles des ravageurs.
✅ Grâce à la taille régulière des cacaoyers et à l’utilisation de ces engrais produits dans leurs biofabriques, les familles voient leurs rendements progresser nettement : de 250 kg à 400 kg de cacao collectés en moyenne par producteur.

Un cercle vertueux est en marche : plus de revenus, plus de durabilité, plus de résilience.


cacao sous couvert forestier Guatemala

Culture de cacao sous couvert forestier dans la région de Tinta au Guatemala
 
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