Jacques Serrand, paysans meunier Fougères Ile et Vilaine
Jacques Serrand : "Il y avait du blé noir dans toutes les fermes avant les années 1950. C'était une des bases de l'alimentation bretonne. A partir des années 50 et 60, le blé noir a complètement disparu. Lors de l'intensification de l'agriculture dans les années 60 et 70 avec la spécialisation laitière, tout le monde est parti à fond, en faisant beaucoup de lait et beaucoup de maïs. Il n'y avait donc plus de place pour des productions comme le blé noir, qui sont plus aléatoires et moins productives. Au final, Il n'y avait quasiment plus de blé dans la région.
Avec Les Greniers Bio d'Armorique, l'objectif était de créer une coopérative et de développer des filières qui soient maîtrisés par les producteurs. L'idée était de se ré-approprier une partie de la valeur ajoutée de la transformation du produit.
La rencontre avec Ethiquable a été intéressante pour cette dernière raison. Car cela nous a permis de réfléchir à la filière blé noir pour la farine mais aussi la filière colza pour l'huile.
Deux filières, où le prix n'est pas forcément attractif pour le producteur.
L'objectif est bien de créer une filière qui permette aux paysans bretons de se remettre à faire du blé noir, que le blé noir redevienne une culture attractive pour les paysans, tout en développant la valeur ajoutée. Avec Ethiquable, nous assurons nous-même la transformation du sarrasin en farine.
Ce qui est intéressant dans notre relation, c'est la transparence entre les acteurs qui permet de partager la valeur ajoutée, que chacun soit rémunéré pour le travail qu'il fait, et que ce ne soit pas uniquement celui qui est le plus puissant ou le mieux placé qui récupère toute la valeur ajoutée. Ce qui se passe bien souvent pour nos produits.
L’agriculture paysanne en France accompagnée par une démarche équitable et bio est une alternative puissante face aux enjeux d’aujourd’hui et de demain :
maintien de l’emploi en milieu rural et préservation de l’équilibre des territoires,
maintien de la biodiversité cultivée et préservation des paysages et des écosystèmes,
préservation du patrimoine gastronomique et valorisation de cultures traditionnelles,
revaloriser le rôle des producteurs dans les filière agro-alimentaires
Pour répondre à ces enjeux, la question centrale est celle d'un prix réellement rémunateur qui puisse assurer un revenu et des pratiques agro-écologiques, allant plus loin que la certification bio.
achat direct aux groupements de producteur
relation dans la durée
prix équitable vraiment rémunérateur
pratiques agro-écologiques
appui sur le terrain des projets de développement des producteurs