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ETHIQUABLE soutient les ex-Fralib

Publié le 19 septembre 2014 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2020

SCOP toujours ! Loin de cultiver la frilosité, les sociétés coopératives et participatives fourmillent d'initiatives. Et, si l'on a pour habitude de parler de la "famille" de l'Economie solidaire et sociale, c'est bien que la solidarité et l'entraide motivent les relations entre SCOP. Retour sur notre appui aux ex-Fralib et aux ex-Pilpa.

Nous reproduisons cet article paru dans Sud Ouest avec l'aimable autorisation de son auteure, Gaëlle Richard.

Il ne pouvait pas rester insensible au sort des Fralib.
Après une lutte de quatre ans face au groupe Unilever, les ex-salariés de Fralib, qui fabriquaient le thé L'Éléphant sont en passe de reprendre l'entreprise en Scop (Société coopérative de production). Le Gersois Rémi Roux, cofondateur d'Ethiquable à Fleurance, les accompagne dans la mise en place de leur future coopérative de thé. Rémi Roux est également président de l'Union régionale des Scop de Midi-Pyrénées.
« L'esprit coopératif est basé sur l'entraide moins que sur la concurrence, affirme ce patron engagé. Quand nous avons débuté avec Ethiquable en 2003, d'autres entreprises en scop nous ont aidés. À notre tour, aujourd'hui, de donner un coup de main pour poursuivre la chaîne. »
 
Pilpa aussi
Rémi Roux avait déjà donné un coup de main aux ex-Pilpa après que, en juillet 2012, à Carcassonne, les 124 salariés de l'usine de glaces ont appris la fermeture du site. Ils ont créé une Scop, La Belle Aude, qui commercialise ses glaces depuis juillet dernier et affiche un chiffre d'affaires supérieur aux estimations. Cette fois, le patron gersois récidive avec les ex-Fralib qui sont en train de faire naître une nouvelle usine de thé sur les cendres de L'Éléphant : la Société coopérative ouvrière de production de thés et infusions (Scop TI).
 
« Ce sont des ouvriers qui ne connaissent pas la commercialisation puisqu'elle était gérée par la multinationale du groupe Unilever, explique le patron de l'un des leaders français du commerce équitable. L'Union régionale des Scop de Marseille recherchait quelqu'un pour conseiller les Fralib. Il existe très peu de PME qui travaillent avec la grande distribution, donc il m'a appelé et on s'est mis en contact avec les salariés de Gémenos. On réfléchit à comment faire une stratégie commerciale : quels débouchés viser ? Magasins spécialisés ou grande distribution ? Avec produits, conventionnel ou bio ? Pour Pilpa, je les envoyais tourner avec nos commerciaux pour qu'ils voient comment se passent les rapports avec la grande distribution. Contrairement à ce qui se fait dans l'économie classique, je ne facture pas mes conseils (ne manquerait plus que ça !), je suis content qu'ils arrivent à se débrouiller seuls ! »
 
« Fralib c'est différent car c'est un outil qui fabriquait pour d'autres marques et avec L'Éléphant ils fabriquaient pour eux-mêmes. Mais là, ils doivent produire 300 tonnes de thé. À mon avis, il leur faut leur propre marque avec des produits haut de gamme et fabriquer pour la grande distribution, pour s'assurer des volumes. Le vrai intérêt pour la grande distribution à commercialiser leur thé sera de pouvoir communiquer sur le côté relocalisation d'une entreprise française qui a sauvé ses emplois. Une grande enseigne nationale les a déjà contactés pour réaliser des produits pour sa marque. Plusieurs entreprises les ont contactés (avec parfois des escrocs qui veulent prendre 10 % de leur chiffre d'affaires !). »
 
« En Midi-Pyrénées, il y a des milliers d'entreprises que le patron fondateur va devoir fermer faute de repreneur, ou vendre à un groupe. La Scop permet de continuer de faire vivre les entreprises. Le patron qui a créé sa boîte il y a quarante ans, va la vendre à un concurrent qui va prendre le chiffre d'affaires, tout rapatrier à son siège social et fermer. Ce sera un crève-cœur pour le patron parti en retraite et une catastrophe pour l'emploi local. Alors qu'en Scop, il la vendra peut-être moins cher, mais il pourra garder des parts et avoir une rémunération. Les salariés auront conservé leur emploi et le village ses habitants. »
 
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